La fin de La Tribune. Le web fait une nouvelle victime !


Vous n’avez pas manqué de voir hier dans les kiosques, et ce pour la dernière fois, la Une du quotidien économique La Tribune.

Cette Une représentant du papier en train de se consumer, est un vrai symbole du basculement d’un monde marqué par « le matériel » vers le futur (nous y sommes déjà) dominé par la dématerialisation.

J’aurai une pointe de nostalgie pour ce quotidien, bien fait, bien écrit, où les plumes des journalistes, dont celui en charge du secteur automobile, étaient à la fois intelligentes et plutôt objectives. Sans recherche de sensationnalisme à tout prix et surtout sans arrogance déplacée. Ce qui est rare dans le monde des égos surdimensionnés d’une presse économique où le talent compte moins que le « scoop » et l’effet d’annonce !

Mais j’ai aussi une pensée très rationnelle qui se trouve confortée par cette nouvelle : Le web (et ses dérivés mobiles) continue d’écraser sur son passage tout ce qui vient des temps passés et n’a pas su se renouveler. Y compris les « produits » de qualité comme La Tribune. Et n’en déplaise au comité de rédaction du défunt quotidien (seulement pour la version papier) et à ses éditorialistes, ce qui arrive était inéluctable.

« Il aurait sans doute fallu anticiper un peu plus ». Il me semble que j’ai lu de nombreuses fois ce type de commentaires dans les pages du journal à propos d’entreprises qui étaient étudiées et éventuellement critiquées par les journalistes du quotidien. Ne pas l’avoir lu pour son propre journal est une preuve de manque d’esprit d’analyse.

En lisant les chiffres publiés dans ce dernier N° je me demandais d’ailleurs comment l’on pouvait encore imaginer un avenir à ce secteur :

1946 : 28 Titres en France diffusant près de 6 millions de journaux quotidiens.

1968 : 15 Titres, 5,03 millions.

1995 : 13 Titres, 2,8 millions.

2010 : 10 Titres, 1,83 millions

Notre environnement a définitivement basculé dans le virtuel, fixe ou mobile, et comme je le disais dans mon post précédent vers cet affreux acronyme ATAWADAC . En somme, la responsabilité des supports d’information est bien de fournir des contenus (de qualité, en texte ou en image), sur tous les supports utilisés (ordinateurs, tablettes, smartphones), en permanence (c’est à dire en temps réel) et accessibles de partout.

Ceci étant valable pour la presse mais aussi pour nous, professionnels de la communication et du marketing et pour vous, professionnels de l’automobile. Pas parce que j’en ai décidé ainsi, mais parce que les clients le demandent de plus en plus intensément. Dois-je ici rappeler que plus d’un sur deux démarre sa recherche sur le web. Que les concessions sont seulement la 2ème  priorité pour aller chercher de l’information sur un VN ?

Ne pas le faire peut amener assez rapidement à une triste fin, comme celle de ce journal de qualité. Ne vous posez plus la question de savoir s’il faut investir de manière importante sur Internet. La réponse est devant vous tous les jours, sur votre écran d’ordinateur, votre iPad, votre Smartphone.

 

A propos de l’auteur : Eric Saint-Frison:
Eric est l’associé principal de l’Agence Digital Dealer. Une expérience de 25 ans dans l’Industrie Automobile, ancien Président de Ford France, il se passionne maintenant pour Internet… sans oublier l’Automobile !
Site web:http://www.digitaldealer.fr

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